Fondée en 1794 par Catherine II de Russie sur l’emplacement d’un ancien port turc
Devenue bastion révolutionnaire de l’URSS en 1905, Odessa est aujourd’hui une ville commerçante et cosmopolite qui étonne par ses paradoxes. Immeubles soviétiques côtoient tours modernes et cours intérieures populaires, mafieux russes et femmes fardées croisent les vieux de la vieille.
Ce documentaire explore la vie des rues : petits métiers, marchés, puces, cérémonies religieuses, cimetières, sports, jeux, parcs et les fameuses plages sur la Mer Noire…
Les épisodes
ÉPISODE 1 : COURS INTÉRIEURES
La vieille ville se caractérise architecturalement par de vastes cours intérieures. Généralement occupées par des familles modestes, elles débordent de vie. On y étend son linge, les enfants y jouent et on y pratique même la peinture.
ÉPISODE 2 : PETITS MÉTIERS
A Odessa comme ailleurs, on bricole pour survivre. Vendeurs de cacahuètes, fleuristes mais aussi « peseur de personne » font vivre la rue par leurs commerces.
ÉPISODE 3 : MARCHÉS
Longtemps surnommée « Grenier de la Russie », l’Ukraine déborde de fruits et de légumes de toutes sortes. De plus, la proximité de la Mer Noire facilite les échanges. Cela fait la richesse des marchés d’Odessa et la beauté de leurs étalages.
ÉPISODE 4 : SPORTS
Dans un ancien stade olympique soviétique on a gardé les bonnes habitudes. Mais les entraînements draconiens de l’URSS ont laissé place à une remise en forme à l’ américaine.
ÉPISODE 5 : FLORE
La terre d’Ukraine est fertile. Tout y pousse sans mal et les Odessistes ont la main verte. Ils entretiennent même les plantes de la ville comme si elles se trouvaient dans leur propre jardin.
ÉPISODE 6 : CÉRÉMONIE RELIGIEUSE
La célébration de la Sainte-Trinité est une fête très importante pour la population Orthodoxe d’Odessa. Au cours du “Dimanche Vert” de longues processions s’agglutinent aux entrées des églises pour prier et recevoir la bénédiction, aspergées d’eau bénite à même le trottoir !
ÉPISODE 7 : PUCES
Les puces d’Odessa regorgent d’objets disparates. Icônes orthodoxes antiques côtoient des reliques de la période socialiste (statues de Lénine, drapeaux). On y vend même des animaux.
ÉPISODE 8 : JEUX
Un groupe d’aficionados se réunit chaque soir dans le parc Soborna. Ils y disputent des parties effrénées d’échecs et de dominos que rythme le clocher de l’église.
ÉPISODE 9 : CIMETIÈRES
Les cimetières d’ici ont une particularité qui frappe le visiteur de passage : les défunts sont portraiturés sur leur tombe. Saisis dans un style hyperréaliste, ils vous regardent alors que vous traversez les allées vides et verdoyantes.
ÉPISODE 10 : ENFANTS
Les enfants ukrainiens sont souvent élevés par une grand-mère (babouchka) ou un grand-père (diédouchka) qui veille sur eux pendant que les parents travaillent. Une complicité toute particulière les lie.
ÉPISODE 11 : PARCS
Odessa compte de nombreux parcs verdoyants où les habitants prennent un repos bien mérité. C’est également l’espace de jeux privilégié des enfants et du bavardage des anciens.
ÉPISODE 12 : PLAGES
Les plages d’Odessa sont réputées pour leur vie nocturne et leurs clubs. Mais dans la journée et comme sur toutes les plages du monde, c’est un espace de détente et de plaisirs en dehors du temps.




Le DVD
RUES D’ODESSA est un documentaire d’une durée de 54 minutes qui a été pensé sans recours à la musique additionnelle ni à la voix off et se découvre comme tel. Le film est construit en 12 chapitres que vous pouvez retrouvez dans la section épisodes.
EN SUPPLEMENTS :
- Le JOURNAL DE BORD filmé au cours du tournage : Suivez, jour après jour, les pérégrinations du réalisateur. (durée 29 minutes);
- 3 SÉQUENCES SUPPLÉMENTAIRES : Caressez les ANIMAUX de la ville, désaltérez-vous dans les KIOSQUES A EAU et découvrez le PORT. (durée 7 minutes);
- Retrouvez la CARTE d’Odessa avec l’ensemble des ITINERAIRES de tournage;
- Les BANDES-ANNONCES des 2 premiers opus de LA TRILOGIE ROUGE : RUES DE PEKIN et RUES DE LA HAVANE.

Les notes du réalisateur
« RUES D’ODESSA est le troisième et dernier opus d’un travail consacré aux pays «étant ou ayant été communistes» : LA TRILOGIE ROUGE.
Ce projet documentaire m’a transporté de la Chine à l’ex-URSS en passant par Cuba. Pour chacun de ces films, j’ai effectué des séjours d’environ un mois en immersion totale dans la ville . Seul, caméra au poing, j’ai sillonné les rues à raison de 15 voire 20 kilomètres par jour, tentant de récolter des éléments épars pour reconstituer une certaine image de la Ville. Une ville dans la ville, mythique, immergée sous la modernité.
L’élément déclencheur du projet, ce sont les Jeux Olympiques de 2008. J’ai appris, un an avant l’ouverture des Jeux, l’objectif du gouvernement chinois de « nettoyer » Pékin, à savoir débarrasser la mégapole de ses éléments « vétustes » : 70% de la vieille ville ainsi effacés de la carte. Ni une ni deux, j’ai ramassé mon baluchon et ma caméra pour aller prendre trace avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui a donné RUES DE PÉKIN.
J’ai poursuivi le projet en explorant Cuba et son communisme des Tropiques. RUES DE LA HAVANE montre une ville usée mais puissante où s’entremêlent grandeur architecturale et luttes quotidiennes.
Pour RUES D’ODESSA, le travail s’est un peu compliqué. L’Ukraine n’est plus sous le joug soviétique depuis une vingtaine d’années et la ville s’est largement occidentalisée. Difficile donc de trouver ce que je recherchais : les petits métiers, les gestes traditionnels et les habitudes anciennes. D’autant que les personnes âgées (principales détentrices de cette culture) y sont réfractaires à la caméra. Mais je me suis accroché, j’ai marché et observé longtemps pour rapporter un matériau authentique.
Odessa est une belle ville, verte, ouverte et bigarrée. C’est également une ville de légende. Eisenstein y a tourné « Le Cuirassé Potemkine » et Dziga Vertov « L’homme à la caméra », deux œuvres qui ont marqué mon parcours de cinéphile et de cinéaste.
Avec ce troisième opus, une boucle est bouclée.
Explorer ces trois villes si différentes m’a laissé une conviction solide : dans les remous du modernisme, quelque chose demeure. C’est difficile à définir. C’est une force, une manière de vivre que les individus transmettent de génération en génération. Une culture populaire qui vient de loin et qui, sans support écrit ni même verbal, résiste au nivellement du progrès. Comme ces plantes transperçant le bitume pour trouver la lumière… »
Pablo Tréhin-Marçot
